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''Two-months-long blockade of Artsakh: The international community should go from talks to action''. Arayik Harutyunyan

''Two-months-long blockade of Artsakh: The international community should go from talks to action''. Arayik Harutyunyan
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Monday, 13 February, 2023, 10:24

For two months now, Azerbaijan, resorting to criminal and terroristic actions, has been keeping around 120,000 people of the Republic of Artsakh (Nagorno-Karabakh) under blockade, aiming at carrying out ethnic cleansing in Artsakh. This illegal blockade contradicts all the norms of international law and the obligations assumed by Azerbaijan, including those within the framework of the tripartite statement of November 9, 2020.
The blockade, based on the Azerbaijani state policy of racial hatred against Armenians, is all-encompassing: it deprives 120,000 citizens of Artsakh of natural access to food, energy, healthcare and other vital goods and services, and is, therefore, a serious, deliberate and massive attack on the right to life and other rights of our compatriots.
Since January 20, in order to solve the acute food shortage caused by the blockade, the Artsakh government has been forced to restrict access to food by introducing coupons: one kilogram of rice, buckwheat, pasta, sugar and vegetable oil per person per month, the scope of which will be increased in the near future.
Azerbaijan exacerbated the humanitarian crisis in Artsakh by disrupting the electricity and gas supplies in harsh winter conditions. Due to problems with heating and food, all kindergartens, primary and secondary schools in the country have been closed, depriving about 20,000 children and adolescents of the country of the opportunity to receive education. The work of many economic enterprises has also been suspended, leaving thousands of citizens unemployed. The construction of about 3,700 apartments and houses intended for people forcibly displaced from the territories occupied by Azerbaijan, as well as other construction works, have been halted. Scheduled surgeries in medical institutions have been cancelled, jeopardising the health and lives of around 600 citizens.
We are grateful to the International Committee of the Red Cross and the RF peacekeeping mission for their efforts to ensure the transfer of about 90 persons in critical health conditions to Armenia, to reunite dozens of separated families and to transport the minimum amount of food to Artsakh that allows us to prevent famine in the country. However, the situation remains unbearable amid severe shortage of food, medicine and other essentials, continuous disruption of gas and electricity supplies, separation of thousands of families, collapse of the economy and other crisis conditions.
We welcome the clear appeals of the executive and legislative authorities of many countries, as well as international organizations, to Azerbaijan to immediately and unconditionally lift the blockade. Those demands and positions, however, are ineffective in the conditions of Azerbaijan's fanatical and hateful intransigence. This is why the international community must act, as it has done in other regions when there are early warning signs of genocide.
We appeal primarily to Russia, the USA and France, which co-chair the OSCE Minsk Group, as well as to all members of the international community, to jointly or individually take effective measures to open Artsakh’s road of life and prevent new crimes. In that context, we urge them to impose sanctions against all perpetrators and supporters of crimes against the people of Artsakh, and the state of Azerbaijan, among other sanctions, by banning them from entering their own territories and freezing their movable and immovable properties in their countries.
Azerbaijan's attempted ethnic cleansing of the people of Artsakh complies with the legal concept of crimes against humanity (erga omnes). Its prevention is a moral, legal and political obligation binding on all signatories of the United Nations Charter. Therefore, it is the duty of every member of the international community to do their best to protect the people of Artsakh and their dignified life in their own homeland.
BLOCUS DE L’ARTSAKH DEPUIS DEUX MOIS : LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE DOIT PASSER DES MOTS AUX ACTES
Voici maintenant deux mois que l’Azerbaïdjan impose un blocus aux 120 000 habitants de la République d’Artsakh (Haut-Karabagh) ayant comme objectif le nettoyage ethnique de l’Artsakh de sa population arménienne. Ce blocus illégal est contraire à toutes les normes du droit international et aux propres engagements pris par l’Azerbaïdjan aux termes de la déclaration tripartite du cessez-le-feu du 9 novembre 2020.
Ce blocus fondé sur la politique étatique de l’Azerbaïdjan de haine raciale à l’encontre des Arméniens est total : il prive les 120 000 Artsakhiotes d’un accès normal à la nourriture, à l’énergie, aux soins, aux produits et aux services de première nécessité. Il constitue en conséquence une atteinte grave, délibérée et massive au droit à la vie et à d’autres droits fondamentaux de mes concitoyens.
Depuis le 20 janvier, afin de parer aux graves déficits alimentaires qui en résultent, le gouvernement artsakhiote est contraint de contingenter l’accès à la nourriture via des tickets de rationnement limitant la consommation à un kilo de riz, de sarrasin, de pâtes, de sucre et d’huile par mois et par personne. La liste des produits sera élargie prochainement.
En coupant l’approvisionnement de l’Artsakh en gaz et en électricité dans les conditions de températures hivernales, l’Azerbaïdjan aggrave la crise humanitaire. En raison de l’absence de moyen de chauffage et de pénurie alimentaire l’ensemble des crèches, écoles primaires et secondaires du pays a été fermé privant les 20 000 élèves du pays d’une scolarité normale.
L’activité économique de nombreuses entreprises est suspendue, des milliers de salariés se trouvent sans emploi. Le programme de construction immobilière destiné à loger les personnes déplacées des territoires occupés par l’Azerbaïdjan est arrêté. Toutes les opérations chirurgicales prévues sont empêchées mettant ainsi directement en danger la vie de quelques six cent patients.
Nous savons gré au Comité International de la Croix-Rouge ainsi qu’au contingent des forces de maintien de la paix de leurs efforts et de leurs initiatives pour avoir assuré le transport de quelques 90 personnes en situation critique vers l’Arménie, pour avoir permis à des dizaines d’enfants isolés de retrouver leur famille en Artsakh et pour transporter le minimum vital de vivres qui permet à mes concitoyens de ne pas mourir totalement de faim.
La situation demeure, néanmoins, insupportable dans les conditions d’une sévère pénurie alimentaire, de médicaments, de produits vitaux, de l’arrêt de l’apprivoisement en gaz et en électricité, de la séparation des milliers de familles, de la dégradation de la situation économique et de la crise humanitaire.
Nous saluons les prises de positions fortes des exécutifs et des élus de nombreux Etats, y compris des pays européens, des ONG internationales appelant l’Azerbaïdjan à la levée immédiate et inconditionnelle de ce blocus.
Ces demandes et prises de positions sont cependant de peu d’effets face à l’intransigeance fanatique et haineuse de l’Azerbaïdjan. C’est pourquoi la communauté internationale doit passer aux actes comme elle sait le faire par ailleurs, lorsque des signes avant-coureurs d’une politique génocidaire sont si présents.
Nous demandons à la France, aux Etats-Unis et la Russie qui coprésident le groupe de Minsk de l’OSCE, comme à l’ensemble de la communauté internationale, de mettre en place – ensemble ou séparément – des mesures efficaces pour débloquer la route de la Vie de l’Artsakh et pour prévenir de nouveaux crimes. Nous leur demandons aussi de mettre en place un régime de sanctions à l’encontre de l’Etat azerbaidjanais, de tous les auteurs des crimes commis contre le peuple artsakhiote, entre autres, en leur interdisant l’accès à leurs territoires et en gelant les avoirs mobiliers et immobiliers qu’ils détiennent dans leurs pays.
La tentative de nettoyage ethnique de l’Artsakh par l’Azerbaïdjan relève de la catégorie juridique des crimes erga omnes contre l’Humanité. La prévenir constitue un devoir moral mais aussi une obligation politique et juridique qui s’impose à l’ensemble des signataires de la Charte des Nations Unies.
Il est donc de la responsabilité de la communauté internationale de faire le plus possible pour protéger le peuple artsakhiote afin qu’il puisse continuer à vivre dignement dans son propre pays.